INFORMATIONS SUR LES ANALYSES

Hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO)

COTATION 

B 70 (sur 3 h). B 110 (sur 5 h).


BUT

Dépistage du diabète, aide au diagnostic des hypoglycémies fonctionnelles.


PRINCIPE

Apprécier la tolérance glucidique après charge orale en glucose.


PRÉCAUTIONS PRÉALABLES

Ce test ne doit pas être fait chez les sujets de plus de 70 ans.
Le patient doit avoir une activité physique normale et une alimentation normale en hydrates de carbone (200 à 300 g/24 h) pendant les 3 jours précédant l'épreuve. Ne pas pratiquer l'examen au décours immédiat d'une affection aiguë. Les médicaments pouvant interférer sur la glycémie doivent, si possible, être arrêtés :
- hyperglycémiants : corticoïdes, estrogènes, diurétiques thiazidiques et hypokaliémiants ;
- hypoglycémiants : aspirine, perhexiline, quinine, dysopyramide.
Le patient doit être à jeun depuis au moins 12 h et au plus 16 h.


RÉALISATION PRATIQUE

Sujet au repos, dans une pièce calme, en position demi-assise ; suppression du tabac ; ingestion d'eau pure possible.
Ingestion en 5 min de 75 g de glucose dissous dans 200 à 300 ml d'eau ; chez l'enfant : 1,75 g/kg de poids sans dépasser 75 g ; chez la femme enceinte : 100 g.
Après pose d'un cathéter veineux, prélèvement à jeun pour la glycémie de base puis toutes les 1/2 h pendant 3 à 5 h (si recherche d'une hypoglycémie fonctionnelle).


RÉSULTATS

La tolérance glucidique diminue avec l'âge. La glycémie veineuse plasmatique reste normalement inférieure à 8 mmol/l tout au long du test.


CAUSES D'ERREURS

L'interprétation de l'HGPO doit tenir compte des modifications de l'absorption du glucose liée à des médicaments altérant le temps de transit digestif (atropiniques, antidiarrhéiques, etc.).
En cas de gastrectomie ou d'hyperthyroïdie, le pic glycémique est plus précoce et augmenté avec parfois hypoglycémie tardive.
En cas de sténose digestive haute ou de vomissements, le pic glycémique est retardé et diminué.


INTERPRÉTATION ET INTÉRÊT

L'HGPO a des indications de plus en plus limitées car peu reproductible et peu prédictive ; elle est inutile en cas de diabète patent. Son intérêt est essentiellement épidémiologique.
Les principales indications sont les suivantes :
- glycémie à jeun comprise entre 6,3 et 7,6 mmol/l ;
- facteurs de risque diabétique ;
- complications évocatrices de diabète ;
- obésité androïde ;
- diagnostic du diabète gestationnel.
On parle d'intolérance au glucose si la glycémie sur plasma veineux à jeun est inférieure à 8 mmol/l pour s'élever, 2 h après charge en glucose, entre 8 et 11 mmol/l.
On parle de diabète sucré si la glycémie sur plasma veineux à jeun est inférieure à 8 mmol/l pour atteindre ou dépasser, 2 h après glucose, 11 mmol/l.
On parle de diabète gestationnel (critères de O'Sullivan) lorsque 2 glycémies plasmatiques ou plus sont supérieures à jeun à 5,8 mmol/l ; 1 h après glucose, à 10,5 mmol/l ; 2 h après glucose, à 9,1 mmol/l ; 3 h après glucose, à 8 mmol/l.
Le diagnostic d'hypoglycémie fonctionnelle repose sur une valeur glycémique inférieure à 2,2 mmol/l, 2 à 5 h après absorption de glucose, accompagnée de symptômes analogues à ceux ayant motivé la consultation.
L'HGPO sert enfin de test dynamique lors de certaines endocrinopathies Voir RMO 8.


F.B.

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