INFORMATIONS SUR LES ANALYSES

Immunoglobulines E (IgE) sériques spécifiques


COTATION 

B 70 en immunoenzymologie (RAST Phadezym) ou en immunoenzymofluorimétrie (FAST).


BUT

Démontrer la présence parmi les IgE sériques totales, surtout lorsque leur taux est élevé, d'IgE spécifiques d'un allergène précis.


PRINCIPE

Les taux très faibles d'IgE sériques spécifiques d'un antigène exigent une méthode radio-immunologique, le RAST (radio allergo sorbent test).


RÉALISATION PRATIQUE

Prélèvement à jeun sans anticoagulant d'un volume dépendant du nombre d'allergènes explorés ; 5 ml de sang permettent de réaliser plus de 10 dosages.


RÉSULTATS

Ils peuvent être exprimés semi-quantitativement en 5 classes (0 à 4) par comparaison avec des témoins standard ; une quantification plus précise utilise des unités PRU (Phadebas RAST units) selon les équivalences suivantes : classe 0 : inférieure ou égale à 0,35 PRU ; classe 1 : de 0,35 à 0,7 PRU ; classe 2 : de 0,7 à 3,5 PRU ; classe 3 : de 3,5 à 17,5 PRU ; classe 4 : supérieure à 17,5 PRU.
Les résultats du FAST sont exprimés en unités : négatif de 0 à 0,35 UI/ml ; douteux de 0,35 à 1 UI/ml ; positif au-dessus de 1 UI/ml.


CAUSES D'ERREURS

L'interférence possible d'autres anticorps (non IgE) rend critiquable l'expression quantitative des résultats.


INTERPRÉTATION ET INTÉRÊT

La présence dans le sérum d'IgE spécifiques n'implique pas leur culpabilité. Elle constitue cependant une confirmation parfois précieuse (notamment avec les allergènes alimentaires et les venins d'insectes) d'une hypersensibilité médiée par les IgE vis-à-vis de l'allergène considéré. À l'inverse, leur présence ne peut être exigée pour affirmer la responsabilité d'un allergène, car leur taux sérique peut être inférieur au seuil décelable alors qu'elles sont présentes sur les cellules réservoirs de médiateurs (PNB et mastocytes). Ce n'est pas un test de dépistage se substituant à l'enquête allergologique clinique (interrogatoire et tests cutanés). Il n'en a pas moins un grand intérêt dans plusieurs cas précis : difficulté ou impossibilité des tests cutanés (dermatose, très jeune âge), danger potentiel des tests de provocation (certains aliments ou phanères d'animaux), polysensibilisation posant le problème de l'allergène majeur, allergies aux venins d'hyménoptères où sa positivité doit être retenue dans les indications d'une désensibilisation.
Enfin, la diminution progressive des IgE spécifiques au cours d'une désensibilisation représente un des arguments en faveur de son efficacité et un indice utile pour en décider l'arrêt au bout de quelques années.


J.P.

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