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INFORMATIONS SUR LES ANALYSES |
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Bacilles
acido-alcoolo-résistants
COTATION
B 60 à B 100.
BUT
Diagnostic des infections à mycobactéries :
- tuberculose, liée aux mycobactéries du complexe tuberculosis (Mycobacterium
tuberculosis, africanum, bovis) ;
- infections non tuberculeuses :
pulmonaires souvent greffées sur des séquelles de tuberculose, BPCO, silicose,
surtout avec Mycobacterium xenopi, kansasii, avium et intra-cellulare ;
ganglionnaires (Mycobacterium avium, intracellulare, scrofulaceum, kansasii)
surtout chez l'enfant ;
cutanées (Mycobacterium marinum, fortuitum, chelonae) ;
diffuses aux mycobactéries du complexe avium (intracellulare et surtout avium)
chez les grands immuno-déprimés (SIDA).
PRINCIPE
Mise en évidence, dans des sécrétions biologiques ou un tissu, de bacilles
acido-alcoolo-résistants par fluorescence (technique à l'auramine) ou par coloration de
Ziehl et mise en culture de ces produits biologiques pour identification de la
mycobactérie et antibiogramme.
RÉALISATION PRATIQUE
Sécrétions broncho-pulmonaires
S'il existe une expectoration, on examinera naturellement les crachats. Cet examen est
facile à réaliser en externe et doit être répété 3 fois. S'il n'existe pas
d'expectoration satisfaisante, les tubages gastriques s'imposeront 3 jours de suite.
Ils gagnent à être faits le matin, à jeun, de préférence avant le lever, afin de
recueillir les sécrétions bronchiques accumulées dans l'estomac pendant la nuit. Cela
rend préférable, les prélèvements effectués au cours d'une hospitalisation. La
recherche par aspiration au cours d'une endoscopie bronchique est habituellement
effectuée en cas de tuberculose suspectée mais non confirmée par les premières
recherches.
Autres prélèvements
Hémocultures (minimum 2 prélèvements par épisode fébrile), examen
essentiel chez les grands immuno-déprimés, elles imposent un prélèvement sur systèmes
spéciaux (tube Dupont Isolator® puis mise en culture ou directement, si le laboratoire
est équipé, système Bactec® (flacon 13 A).
Prélèvements tissulaires, à confier immédiatement au laboratoire
d'anatomopathologie et de microbiologie dans un tube stérile.
Liquide pleural mais, même après culture, l'examen est habituellement
négatif en cas de tuberculose pleurale confirmée par ponction-biopsie pleurale.
Prélèvement urinaire à effectuer 3 jours de suite après restriction
hydrique.
Ponction lombaire : tout le liquide sera confié au laboratoire de
bactériologie.
RÉSULTATS
Examen direct
Les résultats sont donnés en quelques jours. Les Mycobacterium avium sont plus trapus
que le BK. Mais seul l'isolement après culture permet l'identification (parfois la PCR).
Détection
Par culture en technique usuelle (milieux de Löwenstein-Jensen, Middelebrook), les
Mycobacterium tuberculosis se développent en 1 à 2 mois (selon la richesse de
l'inoculum). La radiométrie (système Bactec®) permet une détection plus rapide
(< 15 jours) mais cette technique isotopique coûteuse n'est assurée que par
quelques laboratoires.
Identification et antibiogramme
Par des techniques usuelles, il faut 4 à 6 semaines de plus, soit des résultats
complets 2 à 3 mois après le prélèvement.
Les mycobactéries du complexe aviaire se développent plus rapidement (en technique
usuelle < 4 semaines, < 15 jours par système Bactec®).
L'identification comme BK d'un BAAR observé au direct par PCR permet de gagner les 1 à
2 mois nécessaires à la culture. Mais cet examen coûteux (BHN) n'est à demander
que si les présomptions cliniques et épidémiologiques suggèrent une mycobactérie non
tuberculeuse. La maîtrise de cet outil diagnostique est encore imparfaite : si
l'examen au direct est négatif, la sensibilité n'est que de 50 à 80 p. 100 et
la spécificité laisse à désirer en raison du risque de contamination au laboratoire.
Le dépistage du génome du BK s'observe chez 40 à 90 p. 100 des tuberculeux
guéris.
Antibiogramme usuel
C'est la technique de référence seule capable de tester tous les antibiotiques.
L'antibiogramme Bactec® est plus rapide mais n'est fiable que pour les antituberculeux de
première ligne. La PCR-SSCP ne détecte que les résistances à la rifampicine, marqueur
de la multi-résistance.
CAUSES D'ERREURS
Dans les sécrétions bronchiques, la présence de BAAR ne signifie pas toujours
tuberculose. Il peut s'agir en effet de BK morts ou de mycobactéries non tuberculeuses.
Pour affirmer leur pathogénicité, il faut les identifier à plusieurs reprises. Dans les
prélèvements normalement stériles (hémocultures, biopsies chirurgicales), l'isolement
d'une mycobactérie a une valeur plus forte (les contaminations au laboratoire restant
possibles).
INTERPRÉTATION ET INTÉRÊT
Dans 5 p. 100 des cas, la culture est ininterprétable en raison d'une
contamination bactérienne.
Devant une image excavée et sous réserve de prélèvements corrects et d'une bonne
technique, la négativité des prélèvements au direct doit faire douter du diagnostic de
tuberculose pulmonaire évolutive. Dans tous les autres cas, un examen négatif n'élimine
pas le diagnostic.
H.C.
© Initiatives Santé
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